Ce soir, donnons la parole à des musiciens qui adorent jouer les orgues à tuyaux des églises et qui pourtant ne viennent pas du tout de l’univers de l’orgue classique. Ces musiciens sont inspirés par d’autres univers tels que la musique minimaliste, la musique électro, techno… et l’orgue leur permet de donner vie à leurs intentions musicales.

Il y a cinquante ans, la Belgique reçoit Charlemagne Palestine pour un concert inoubliable au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Invité par le dessinateur Hergé, grand amateur d'art d'avant-garde américain, et Karel Geirlandt, nouveau directeur du Palais des Beaux-Arts, Charlemagne Palestine impressionne par le caractère total de son travail et par la puissance physique de sa représentation. Entouré d'une multitude d’animaux en peluche disposés comme autant d’alter ego sacrés, Charlemagne Palestine martèle jusqu'à la transe les touches de son piano.

Contemporain de Philipp Glass et Terry Riley, Charlemagne Palestine est né à Brooklyn en 1947.

Devenu carillonneur à l’église Saint-Thomas à Manhattan à l’âge de quinze ans, il se tourne très naturellement vers l’orgue, à la recherche perpétuelle du « son d’or ».
Après sa rencontre avec Terry Riley et Philip Glass, il expérimente la composition de musique électronique. Charlemagne Palestine préfère au terme minimaliste l’adjectif maximaliste, car l’œuvre déborde et le son se brouille. Le corps est au centre du travail. Créateur vocal et caisse de résonance, le corps est l’essence d’un rituel qui invite à une communion avec le public via une expérience immersive à l’écoute des sons. Charlemagne, en organiste sensible, fait résonner l’orgue en un vibrant continuum entrant en connexion avec les différents espaces, des lieux et des personnes. Une expérience à chaque fois unique selon les orgues et les lieux que Charlemagne Palestine poursuit depuis de longues années par cette performance SCHLINGEN BLÄNGEN sur les orgues du monde entier. ORGAN CONTINUUMSSS !